Saint Nicolas 2010.

Saint Nicolas 2010.Joyeuse fête onomastique, mon Prince!

Avant quoi?

Avant quoi?Il y a à peu près une semaine, je cherchais une couronne d’Avent. Finalement, je me rends compte qu’il vallait mieux en commander une, chez une fleuriste.

– Je voudrais commander une courone d’Avent.
– D’avant quoi, Monsieur?
– Une couronne pour le temps de l’Avent.
– Oui, mais de l’avant-quoi?
– L’Avent est le temps liturgique qui prépare…
– Chez nous, on appelle ça la Toussait. Vous voulez une couronne pour les morts?
– Rrrrr… (J’esplique à la dame en long et en large la chose.)
– C’est donc un arrangement floral. Le plateau coûtera 9 €.
– Non, ce n’est pas un arrangement floral. Elle est faite de branches de sapin, ou d’épinette, ou de pin, bref de conifères.
– Et pas de fleurs?
– Non, Madame, pas de fleurs.
– Alors elle sera fade. Je vous propose quand même des fleurs.
– Non, merci, ça ira avec les branches vertes.
– En plastique?
– Non, Madame. Des branches naturelles de conifères.
– D’accord. C’est pour le 24 décembre?
– Non, Madame. Comme je viens de vous dire, l’Avent commence en principe le quatrième dimanche avant Noël, donc une couronne d’Avent…
– Ah! Parce que chez nous, à Namur, on installe le sapin en début décembre, puis le 24 on met une couronne sur la porte.
– C’est juste le contraire… C’est daingue. Quand j’haitais sur Bruxelles, on trouvait des couronnes d’Avent chez les fleuristes, avant que l’Avent commence.
– Eh ben, Monsieur, ici on est en Wallonie; on a d’autres traditions.

Finalement la couronne a été prête pour samedi soir.

Adeste fideles Fayrouz.

Adeste fideles Fayrouz.Je viens de découvrir un Adeste fideles, version Fayrouz et co. Je trouve drôle la façon dont elle a orientalisé la mélodie. À découvrir ici.

Vilanòva-de-Magalona.

Vilanòva-de-Magalona.Un extrémiste nommé Robert Hadjadj veut interdire les panneaux bilingues au Pays d’Oc. Pire encore, le tribunal de Montpellier lui donne raison, parce que soi-disant les panneaux en occitan distrairaient l’attention des chauffeurs.

Que dire alors des centaines et milliers de pubs aux bords des routes?

Pourvu que ça n’arrive pas chez nous!

Pour plus de détails, cliquez ici et .

Sagesse du BCP.

Sagesse du BCP.Je reviens avec un thème qui m’est cher et que j’aborde deux fois par an: la sagesse du BCP.

Dans la préface de, on déplore la corruption des bonnes coutumes: «… lorsqu’on avait commencé la lecture d’un livre de la Bible, on se contentait, d’ordinaire, d’en lire trois ou quatre chapitres, sans en lire jamais davantage. C’est ainsi qu’on lisait le commencement d’Isaïe dans l’Avent et celui de la Genèse dans la Septuagésime, sans jamais achever de les lire.»

Le BCP entend donc rétablir cela. Isaïe doit commencer dans l’Avent et être parcouru dans son intégralité. Or selon l’usage romain et ses dérivés, l’Avent n’a pas le même nombre de jours d’une année à l’autre. C’est pourquoi, le BCP prend une date fixe pour commencer Isaïe. Cette date peut donc tomber un peu avant l’Avent. Jusques hier, tout le mois de novembre a été occupé par l’Ecclésiastique, mais à partir des vêpres de ce soir on passe au premier chapitre d’Isaïe, puis le livre sera achevé en fin d’année. Mais les différents passages de ce livre prophétique sont si bien répartis pendant le temps de l’Avent!

Moi, qui ai fait mes débuts dans le rite byzantin, j’ai expérimenté un manque à ce niveau. D’abord, parce que le rite byzantin n’a presque rien de spécial, liturgiquement, pour marquer le temps de l’Avent, et ensuite, parce que le livre d’Isaïe n’est jamais parcouru à l’église, à part deux ou trois chapitres aux vêpres de quelques fêtes. Je pense qu’il serait grand temps que les différentes communautés de rite byzantin se fassent un calendrier des lectures, pour parcourir ne fut-ce qu’en partie l’Ancien Testament aux offices des dimanches.

Béatrice Delvaux VS Karl-Heinz Lambertz.

Béatrice Delvaux VS Karl-Heinz Lambertz.Avant-avant-hier, comme tous les ans en la fête de saint Albert de Louvain, c’était la fête de la Communauté germanophone de Belgique. C’est que les germanophones se solidarisent avec la monarchie belge, qui tient cette date comme sa fête officielle aussi.

La semaine passée, dans Le Soir, il y avait une entrevue avec Karl-Heinz Lambertz. La reportrice Béatrice Delvaux écrivait un article à part, où elle disait qu’il fallait prendre en exemple la Communauté germanophone, mais au contraire, dans l’entrevue, elle faisait dire à Karl-Heinz Lambertz ce que l’homme ne voulait pas dire.

Concrètement, le Leitmotiv de la journaliste disait en gros ceci: lorsque la Belgique éclatera, que fera la Communauté germanophone? Pour la journaliste, la chose est claire: il ne s’agit que d’une question de temps, et c’est ce qu’elle nous chante depuis très, très longtemps. Je ne sais pas c’est pour gagner son salaire qu’elle vendrait son pays. (Pour rappel, après la seconde guerre, il y avait comme ça, tout plein de gens qui disaient avoir fait le plaisir de l’occupation, juste pour gagner un pain: c’était des temps difficiles et il fallait faire quelque chose pour gagner sa vie.) Elle sait que le ministre-président a fait des séjours en Andorre, et donc elle tente de lui faire avouer qu’il préparerait l’indépendance du pays d’Eupen.

Mais Karl-Heinz Lambertz n’entre pas dans son jeu. Il explique que ce que les germanophones veulent, c’est une région à part. Ils ne sont pas des Wallons, donc il n’y a pas de raison qu’ils fassent partie de la Wallonie. Ce qui me semble très juste, à condition qu’on garde les facilités linguistiques pour les deux communautés. Or, les germanophones n’ont jamais été méchants sur ces questions.

Francolatrie et fransquillons.

Francolatrie et fransquillons.L’autre jour, je parlais de l’échelle du raccard des voisins de mes grand-parents. Je disais que l’échelle du raccard était plus courte que celle du grenier. Et à Nicolas de me demander: «Un rac-quoi?»

Dans le temps, je portais une tuque en peau de mouton. Depuis les Cowboys Fringants, le monde sait ce que veut dire une tuque. Non, pas tout à fait un bonnet. L’erreur, c’est de vouloir « traduire » d’un dialecte à l’autre, alors qu’on est à l’intérieur de la même langue: le français.

En néerlandais ou en anglais, les mots d’un dialecte passent dans les autres dialectes, grâce à la presse et surtout à la littérature. En français, malheureusement, tous les journalistes et les écrivains fransquillonnent: ils croient que le meilleur français est le patois de Paris. Certains d’entre eux, plus innocents, croient que s’ils n’utilisent pas le patois de Paris tel quel, ils ne seront pas compris par la majorité. Alors que la presse et la littérature sont censées nous apprendre à parler et écrire le français correctement, ils ne font que nous borner à un patois borgne et illogique.

Les Cowboys Fringants, disais-je. Heureusement qu’il y a encore la musique! Oui, grâce aux musiciens québécois, nous avons appris à dire «tuque», «icitte», «sacrer» et «van», et nous comprenons ce que sont un courriel et un pourriel, même si nous n’utilisons pas ces mots. Mais pour un beau français (beau = riche, varié), nous ne pouvons pas compter sur la presse ou sur la littérature.

Les musiciens, disais-je. Or montrez-moi encore des musiciens belges ou suisses qui chantent encore en français et qu’on diffuse sur Vivacité. Ah non, car Vivacité, avec notre argent, diffuse seulement de la musique étrangère et anglophone.

Les journalistes, disais-je. J’ai lu à plusieurs reprises dans Le Soir (de Belgique) qu’il y avait eu un «déjeuner des ministres» et un «dîner chez le Roi». Or comprenez que les rattachos du Soir patoisaient comme à Paris. En réalité il y avait eu un dîner des ministres et un souper chez le Roi.

Un patois borgne et illogique, disais-je. Je prendrais plusieurs exemples:

«Au petit déjeuner je mange des céréales et une pomme, au déjeuner je mange des pâtes et une poire, le soir pour dîner je prends une soupe et un morceau de melon.» (tiré d’une pub, cité de mémoire). Il n’y a pas de petit ou grand déjeuner. On déjeûne (on rompt le jeûne) une seule fois, le matin. Ceux qui déjeûnent à midi sont soit les fainéants qui sont sont levés à onze heures, soit les moines qui ont fait exprès de sauter un repas. Puis, la dernière proposition de la phrase est le paradoxe. On c’est au souper qu’on mange une soupe. Or, dans tous les pays francophones hors de la France (et encore!), les repas portent les mêmes noms: déjeûner, dîner, souper. En France, le patois de Paris a fait fransquillonner tout le monde.

«Quatre-vingt-dix-neuf». Et cette bêtise apparaît même dans les bibles et autres textes liturgiques, qui sont censés s’adresser à un public francophone de loin supérieur à la France! Si on écrit nonante-neuf (99), il faudrait également le dire. Or sinon, quatre-vingt-dix-neuf, ça veut dire 4×20+10+9. Pardonner «septante fois sept fois» est un jeu de mots, alors que «soixante-dix fois sept fois» mène à une littéralité qui n’a pas été voulue par l’auteur.

Portant la francolatrie va bon train. Oui, il faut sauver le français, qui est une langue menacée devant l’invasion de l’anglais, mais j’ai l’impression que le salut ne viendra pas d’Europe, et encore moins de la France.

Alors, mes gens, n’ayez pas peur de parler et écrire en bon français. Le vocabulaire est vaste. Évitez des explications comme «baraque à maïs, suspendue pour éviter l’eau…», «couvre-chef d’hiver, muni de ceci et cela…», «jurer mais pas comme au tribunal…»: il y a les mots «raccard»/«rascard», «tuque», «sacrer». Et si les gens vous font chevrer parce qu’ils ne vous comprennent pas, ils n’ont qu’à consulter les dictionnaires en ligne sur internet. On va pas s’en plaindre.

6ème dimanche après l’Épiphanie.

6ème dimanche après l'Épiphanie.Aussi bizarre que cela puisse paraître, dans la calendrier romain traditionnel, c’est le sixième dimanche après l’Épiphanie. Comment se fait-ce? Les ans où la Pâque tombe plus tôt, le pré-carême tombe aussi plus tôt, et alors, les derniers dimanches après l’Épiphanie sont ajournées, pour laisser la place au pré-carême. Mais ces années-là, entre le vingt-troisième et le vingt-quatrième (dernier) dimanche après la Pentecôte; il reste des dimanches « libres ». Ces derniers seront occupés par les dimanches après l’Épiphanie qui n’ont pas pu être célébrés à leur temps normal. Voilà donc pour la petite histoire.

Mais ce sixième dimanche après l’Épiphanie me semble tout à fait particulier, grâce à sa collecte, d’une beauté presque unique. Voici son contenu: «Dieu, dont le Fils, béni a été manifesté pour détruire les oeuvres du diable, et nous faire enfants de Dieu et héritiers de la vie éternelle: nous te supplions de nous accorder la grâce qu’ayant cette espérance, nous nous purifiions, comme lui aussi est pur; afin que, lorsqu’il apparaîtra de nouveau avec une grande puissance et une grande gloire, nous soyons faits semblables à lui dans son royaume éternel et glorieux, où il vit et règne avec toi, Père, dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans les siècles des siècles. Amen.»

Dans les rites mozarabe et milanais, comme dans certains rites orientaux, ce dimanche c’était déjà le premier de l’Avent. Comme tous les ans, je le répète: vivement que cette coutume s’installe partout!

Jarðböðin il y a un an.

Il y a un an, nous nous baignions dans le Jarðböðin, un lagon en plein milieu du désert aride, alors qu’il faisait très sombre en plein jour. Cette baignade m’a marqué, parce qu’elle correspondait à ce que j’avais lu sur internet avant notre voyage de noces. Et puis, c’était le nord de l’Islande, alors que nous avions passé le reste du temps au sud.

Jusqu’il y a peu, mes souvenirs restaient en Suède. C’est maintenant, après un an, que je commence à me rappeler l’Islande.

Bientôt il faudra qu’on passe aux thermes de Hal!

Revus à Etterbeek.

Revus à Etterbeek.Il y a quelques jours, jeudi passé, nous avons été voir nos amis d’Etterbeek et nous avons passé une soirée ensemble.

Assis à table, je me suis rappelé une autre soirée d’il y a six ans avec eux. Comme le temps passe vite!