Incompétente à l’appareil.

Incompétente à l'appareil.Depuis plusieurs jours, une dame, ayant fait sa réservation par une agence de voyage, se plaint du flou qui entoure sa réservation. Elle avait demandé avec déjeûner, mais cela ne ressort ni de son bon, ni de ma feuille reçue de l’agence.

J’appelle l’agence. Après avoir donné les coordonnées de la résa, la centraliste et moi avons eu un « dialogue »:

– Je voudrais savoir si la résa est avec déjeûner, ou sans déjeûner.
– Avec, Monsieur.
– Pourriez-vous me le confirmer par e-mail ou par fax?
– Oui, Monsieur.
– Vous préférez quoi? Fax ou e-mail?
– Je viens de vous l’envoyer par e-mail.
(Au même instant, dans la boîte de mail, je trouve la réservation à l’identique.)
– Oui, merci pour le mail, mais il ne dit pas que le déjeûner est inclus. Moi, j’ai besoin d’un mail qui dise expressément que le déjeûner est inclus.
– Je ne peux pas, Monsieur.
– Pourquoi?
– Parce que le déjeûner n’est pas inclus.
– Ben alors envoyez-moi un mail qui dise qu’il n’est pas inclus.
– Je suis désolée, Monsieur, je ne peux pas. (I can’t.)
– Pourquoi?
– Parce que je ne puis pas. (I’m not able.)
– Mais vous n’avez pas dix doigts comme tout le monde, ou quoi?
– Je n’ai pas la permission de dire plus que ce qu’il y a sur la feuille.
– Oui, mais la feuille ne dit rien. Vous me confirmez ou infirmez ce putain de déjeûner ou pas? Vous me dites que c’est gris. Moi, j’ai besoin de savoir si c’est noir ou si c’est blanc.
– C’est blanc.
– C’est-à-dire?
– Le déjeûner est inclus.
– Mais vous avez dit tantôt qu’il ne l’était pas.
– C’est ce que dit la feuille.
– Non. La feuille ne dit rien. Faites ctrl+F, tapez le mot «breakfast»; vous ne le trouverez pas.
– Certainement pas.
– Alors pourriez-vous m’envoyer un fax ou un mail, quelque chose d’écrit, qui le dise?
– Je crains que non.
– Pouquoi?
– Parce que je ne sais pas. (I don’t know.)
– Qu’est-ce que vous ne savez pas?
– Je ne sais rien d’autre que ce qu’il y a sur la feuille.
– Y a-t-il quelqu’un un peu plus compétent que vous, qui puisse m’envoyer un mail ou un fax, pour me dire explicitement si le déjeûner de votre cliente est inclus ou pas dans le prix qu’elle vous a payé?
– Le/la responsable viendra d’ici deux heures.
– Alors je le ou la prie de m’envoyer ce mail ou fax, pour me dire quoi.
– Je vous remercie beaucoup, Monsieur.
– ?!?
– Puis-je vous aider avec quelque chose d’autre?
– Non. Je veux juste ce mail. J’attends le mail.

Une demi-heure plus tard, je reçois une deuxième dupplicata de la résa. Soit ils sont cons, soit imbéciles. Je ne comprends pas tout ce politiquement correct. Il a falu que s’écoulent des minutes inutiles, pour que la nana reconnaisse son incompétence. Et d’ailleurs je ne comprends pas dans quelle peu peut gésir autant d’incompétence. Juste pour le plaisir du politiquement correct.

La politesse, c’est pas de parler et écrire avec des mots tirés des dictionnaires. Mais d’être efficace sans ses actes.

Impertinents au boulot.

Impertinents au boulot.L’autre jour, la nuit du 13 au 14, j’ai commencé ma semaine de travail. Comme d’habitude, lorsque je commence ma semaine, j’ai très peu dormi à la veille. Mais, surprise, j’ai un nouveau souci. Entre 00h30 et 4h, plus ou moins, mon logiciel de gestion hôtelière ne se connecte plus.

Avant, il y a quelques années, on avait un logiciel pour l’hôtel. Maintenant on utilise le SAP (qui marche toujours comme une merde, vu qu’il n’a pas été conçu pour l’hôtellerie, mais seulement « adapté » pour ça). Les différents ordinateurs de la chaîne sont connectés entre eux par internet. Ainsi, la centrale peut nous contrôler à notre insu. Sauf que cette nuit-là, le SAP ne marchait pas, parce que internet ne marchait pas. Donc pendant quelques heures, je n’ai pas su gérer l’hôtel comme il faut. J’ai fait des copies d’écran, et j’ai filmé le logiciel qui n’arrivait pas à se connecter, afin d’avoir une preuve pour la direction.

Vers 1h, j’ai un client habituel, qui venait de faire sa résa sur internet. Étant donné que mon logiciel ne marchait pas, je n’ai pas su quelles étaient les chambres disponibles. J’ai dû le dévier vers un autre hôtel. J’ai parlé au téléphone avec la collègue de l’autre hôtel, qui m’a dit que leur prix pour la nuitée était 10 € plus cher. Comme on fait d’habitude, je lui ai envoyé le fax, pour confirmer par écrit ce dont nous étions convenus. Notre hôtel devait payer 10 € à l’autre hôtel.

Or ma direction (mon diro et ma cheffe de réception) me disent de payer moi-même les 10 €, car ce serait ma faute. Qu’est-ce que j’aurais dû faire? D’après eux, j’aurais dû chercher au pif, avec la clef de la réception, en entrant dans plusieurs chambres, pour voir si elles étaient libres; étant donné que l’hôtel était à moitié vide, j’avais une chance sur deux de tomber sur une chambre non-occupée.

Donc pour eux, c’est ça le professionnalisme! Chercher au pif! Au risque de réveiller des gens!

C’est pas «pour 10 € de merde» (comme dit ma cheffe). Mais pour le geste symbolique. La cheffe de réception de l’autre hôtel m’a dit: «Georges, ne vous en faites pas, jetons cette affaire à la poubelle!». Elle est très gentille, mais en même temps ça ne résout pas le problème en soi: celui de ma direction, qui jette sur le dos des employés les erreurs du système conçu par la chaîne.

Cette affaire m’empêche de dormir, alors que j’ai encore une nuit de travail avant le « congé ».

Saint Valentin 2011.

Saint Valentin 2011.Que pourrais-je dire de cette fête? Elle tombe dix jours après l’anniversaire de mon amoureux. Saint-Nicolas, Noël, Nouvel-An, anniversaires, Saint-Valentin… autant d’occasions pour s’offrir des cadeaux. Finalement, ce n’est pas plus mal. Car ce sont des moments de l’année où nous sortons de la routine, pour exprimer nos sentiments envers ceux et celles que nous aimons tant.

Ticket Control Team & Lunch.

Ticket Control Team & Lunch.J’ai été surpris de voir que les anciennes brigades SNCB qui s’occupaient de la sécurité s’appellent aujourd’hui Ticket Control Team. Ce sont les mots inscrits sur les dos des uniformes des cheminots. Comme si nous n’avions pas assez de mots bien de chez nous!

Un client grec accompagne ses parents à l’hôtel. En guise d’au revoir, il leur dit: «On se voit demain au lunch!». Le grec – qui nous a donné des mots comme «pharmacie» et «cybernétique» serait-il incapable de nommer le repas de midi, sans faire appel à la langue de Coca-Cola?

Pâque nouvelle?

Pâque nouvelle?Aujourd’hui, c’est le 6ème dimanche après l’Épiphanie, qui, cette année, tombe à sa date naturelle, et pas en automne. Dimanche prochain on entame la préparation du carême. Les Pâques tombent très tard cette année-ci!

Avant donc d’entamer le cycle du carême, j’en profite pour vous parler encore du dimanche comme Pâque hebdomadaire.

Dans le rite latin traditionnel, la résurrection du Christ est, hélas, quasi absente de l’office dominical! Tout en restant tradi, je suis pour une évolution sur ce point. Et je remarque que la Prière du temps présent ajoute des antiennes sur la résurrection, pour les cantiques du matin et du soir, pour les dimanches. Peut-être que c’est la seule chose positive que j’ai pu voir dans ce livre. Étant donné qu’il partage le temps en un cycle de quatre semaines, les antiennes ont les formes suivantes:

1. Première semaine, samedi soir: Pâque nouvelle, ô Christ ressuscité, tu as vaincu la mort, tu nous donnes la vie, alléluia.

2. Première semaine, dimanche matin: Bénissez le Seigneur notre Dieu, faites retentir sa louange: il nous a rendu la vie, alléluia.

3. Première semaine, dimanche soir: Baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ, alléluia.

4. Deuxième semaine, samedi soir: Le Seigneur s’est relevé d’entre les morts; c’est pour nous jour de fête et de joie, alléluia.

5. Deuxième semaine, dimanche matin: Libre, tu t’éveilles, premier-né d’entre les morts! De ton coeur naît l’Église à l’image de Dieu, car toi seul, tu baptises dans l’Esprit et le feu, alléluia.

6. Deuxième semaine, dimanche soir: Aujourd’hui, nous sommes le peuple de Dieu, il nous a montré son amour, dans le Christ il nous a fait renaître, alléluia.

7. Troisième semaine, samedi soir: Peuple que Dieu s’est choisi, il t’appelle à son admirable lumière pour que tu proclames ses merveilles, alléluia.

8. Troisième semaine, dimanche matin: Gloire à toi, Christ ressuscité, Soleil levant qui viens nous visiter, alléluia.

9. Troisième semaine, dimanche soir: Ressuscité des morts, le Christ ne meurt plus, alléluia; sur lui la mort n’a plus aucun pouvoir, alléluia.

10. Quatrième semaine, samedi soir: Lumière du monde, ô Jésus Christ, par toi la nuit resplendit comme le jour, la nuit même est lumière pour notre joie, alléluia.

11. Quatrième semaine, dimanche matin: Pourquoi chercher parmi les morts celui qui est vivant? Christ est vainqueur de la mort, alléluia; aux morts il a donné la vie, alléluia.

12. Quatrième semaine, dimanche soir: Le Seigneur est ressuscité, alléluia; il nous a rachetés par son sang; il nous remplit de sa lumière, alléluia.

Mais d’où viennent ces antiennes?

Les numéros 1, 6 et 7 sont clairement inspirés de la théologie de Vatican II. Les numéros 2, 3, 4, 9, 11 et 12 sont des citations ou paraphrases bibliques.

Au contraire, les numéros 5, 8 et 10 me semblent soit empruntés à quelque usage local ancien, soit composés par des gens qui connaissent un peu de liturgie comparée. Ainsi, la 10 partage un thème commun avec le præconium. La 8 suit la logique les antiennes des jours de la semaine pour le Bénédictus. La 5 me semble inédite.

Toutefois, je ne vois pas pourquoi il falait composer de nouvelles antiennes, alors qu’on aurait pu en emprunter aux rites orientaux.

Nénètses.

Nénètses.L’autre jour, nous avons regardé un film sur les Nénètses, un peuple d’ « esquimaux » nomades de Sibérie. Les Nénètses étant des animistes, je me suis tout de suite posé la question de leur évangélisation et me suis remémoré l’activité de saint Germain d’Alaska. Comment se fait-il que l’Alaska a été évangélisé au XIXème siècle et que les Nénètses sont toujours animistes?

Déjà la langue ne pose pas de problème. Tous les Nénètses parlent russe. Huitante pour cent d’entre eux parlent aussi le nénètse (langue plus ou moins apparentée au hongrois et au finnois), et en cette langue on a publié l’Évangile selon saint Luc en 2004 et selon saint Marc en 1010. Ceci veut dire que les traducteurs parlent nénètse et encore qu’ils sont eux-mêmes des Nénètses. J’y reviendrai.

Le christianisme de type traditionnel me semble difficile à pratiquer par ce peuple, car: dans la tribu, ils ne se réunissent jamais tous ensemble dans une même tente; créer une tente-église plus grande semble difficile, surtout pour des nomades comme eux; les conditions thermiques de -35°C à -50°C ne permettent pas des célébrations en plein air. Ensuite, ils seraient dans l’impossibilité d’avoir du pain et du vin ne fut-ce qu’une fois par semaine, étant donné qu’ils ne mangent autre chose que du poisson et des rennes (et les rennes mangent des lichens). Ensuite, ils devraient avoir au moins un prêtre par tribu, chaque tribu étant constitué de cinq ou six familles.

Toutefois, je pense qu’il y aurait moyen de mettre en place un christianisme traditionnel, à condition de passer à des normes ecclésiologiques nouvelles et en faisant des efforts financiers (un prêtre par famille, ou bien plusieurs célébrations, une par tente, avec un seul prêtre; utilisation du pain sec; un rite en conformité avec leur style de vie).

Beaucoup de Nénètses ont choisi de se sédentariser dans les villes. C’est ainsi qu’ils sont devenus des chrétiens néoprotestants dans les villes. Voilà encore une preuve pour dire que l’Église orthodoxe russe ne sait pas distinguer le culturel de l’essentiel.

Mais la toute première question, que je me pose en tant que végétalien, est si le style de vie suivi par ce peuple depuis sept siècles vaut la peine d’être encouragé. Que vaut-il mieux? Exploiter les caribous? Ou bien se faire exploiter dans d’extraction du gaz? Le renne peut vivre sans le Nénètse, mais le Nénètse ne peut pas vivre sans le renne, à mois de se sédentariser dans les villes-usines.

Ils ne pourront pas se marier au Luxembourg.

Rien à déclarer.

Rien à déclarer.

L’autre jour, nous avons été voir le film «Rien à déclarer». Je me suis amusé beaucoup moins qu’au «Ch’tis», mais cette fois-ci j’ai compris plusieurs métatextes, dont j’applaudis certains messages et j’en déplore d’autres.

Danny Boon a mis en scène le cas des deux communes de Comines/Komen, en les rebaptisant Corquin/Koorkin. En effet, d’une part et d’autre de la frontière franco-belge il y avait les deux Comines/Komen. Côté français, la commune fait partie de la Flandre française et, par conséquent, a été francisée très tôt. Côté belge, la commune se trouvait en Flandre-Occidentale. Sauf que, grâce aux échanges francophiles avec la commune homonyme française, la commune belge est devenue francophone aussi. Elle était donc, dans la province de Flandre-Occidentale, la seule commune majoritairement francophone. Du coup, à cause de la politique linguistique belge, elle a été détachée de sa province d’origine et rattaché à la province du Hainaut. À l’intérieur des frontières belges, Comines/Komen est aujourd’hui une enclave francophone en terre flamande, mais en réalité, par son voisinage frontalier, elle n’est plus une enclave. Toutefois, des deux côtés de la frontière, Comines/Komen ont une minorité parlant le picard (= ch’ti = rouchi).

C’est ça donc le contexte de Corquin/Koorkin. Le douanier français est un picard: Ducatel. Le belge est un flamand francophone: Vandevoorde.

J’ai été assez déçu par la façon dont le film ridiculise l’histoire, surtout la façon dont elle est enseignée par les parents. Une question intéressante vient sur la table. Les nationalistes belges boivent de l’eau française et la trouvent mauvaise. La fille leur reproche: «Vos électroménagers sont chinois, et là, vous ne dites rien!». Là, la fille incarne la vision économique. Il ne s’agit même pas de commerce de proximité, car elle invoque le prix. La vinion économique apparaît également chez le Français qui veut faire le plein en Belgique.

Une chose que j’ai trouvé très belle, c’est la façon dont on parle de l’amour. Contre la mariage arrangé s’insurge l’amour transfrontalier. Mathias fait tous les efforts pour se faire accepter par sa belle-famille.

Au niveau des acteurs et personnages, je trouve qu’Olivier Gourmet, alias le prêtre, a été le pire rôle. De ce côté, Danny Boon aurait mieux fait de se renseigner auprès de quelqu’un de compétent, et pour écrire le morceau de scénario, et pour jouer.

Au contraire, je trouve que le meilleur acteur du film, ainsi que le rôle qu’il incarne, c’était François Damiens, alias Jacques, le patron de la friterie. Quand je l’ai vu Fraçois Damiens dans ce rôle, j’ai pensé à son sketch à la friterie, que j’ai offert en DVD à mon amoureux!

Nicolas 28 ans!

Enfin du soleil!

Enfin du soleil!Enfin du soleil! On dirait que le printemps arrive à pas rapides. Avec du soleil, heureux ceux qui se marieront aujourd’hui!