J’ai beaucoup hésité à traduire Templi sacratas pande Sion fores, l’hymne tardive des bréviaires français pour la fête de la présentation du Seigneur. Je trouve que le rite romain fait violence, en quelque sorte, à cette fête, en l’attribuant à Marie plus qu’à Dieu. C’est la fête de la sainte rencontre, où le peuple d’Israël – représenté par les tout derniers prophètes de l’Ancien Testament – vient à la rencontre de son Dieu incarné, dans le temple de Jérusalem. Donc, même si cette hymne date du dix-septième siècle, elle vaut la peine. Son métrisme est tellement compliqué, que je n’ai même pas su mettre la main sur la mélodie d’origine. Les anglophones ont fait plusieurs traductions de Templi sacratas pande Sion fores, avec des métrismes différents, dont un calqué sur Pange lingua. C’est ce dernier exemple que j’ai suivi. Le lien entre les deux hymnes Pange lingua et Templi sacratas pande Sion fores étant évident, je prévois pour cette dernière la mélodie des deux premières.
Sion, ouvre tes sublimes
Portes, pour que le Seigneur
Christ entre comme victime,
Et grand sacrificateur.
Les vieilles formes s’inclinent;
La Vérité s’ouvre aux cœurs.
Qu’on n’immole plus de bêtes
Ni fume de feu cruel,
Car, ô Christ, tu plies la tête,
Toi, Dieu, sur ton propre autel;
Pour le Père nous rachète
Ton sacrifice éternel.
Une Vierge bien consciente
Que tu étais Dieu voilé
Sous les traits d’humaine tente
Donne, pour le premier-né,
Deux colombes comme offrande
Des gens dans la pauvreté.
Ici des hommes et femmes
De tous âges prennent part;
Ils reconnaissent dans l’âme
Que c’était toi leur espoir,
Le sauveur qu’eux tous réclament
De voir depuis le départ.
Verbe, dans cette affluence
De témoins, tu ne dis rien!
Et, dans son ferme silence,
Ta mère muette vient
Offrir ce qu’en la balance
De son cœur elle retient.
À toi soient louange et gloire,
Fils du Père et de Marie!
Honneur et gloire éternelle
Soient au Père et à l’Esprit,
Maintenant, demain, de même,
Dans les âges infinis. Amen.