Il y a quelques jours, le missel d’Utrecht, édition 2008, nous est parvenu. Du coup, je crois qu’il est important d’en parler, de le présenter, d’en faire une analyse.
Dans cet article, je me bornerai au Canon romain. À vrai dire, le missel d’Utrecht contient 12 “prières eucharistiques”, dont:
– le canon romain;
– l’anaphore selon s. Jean Chrysostome, tronquée;
– l’anaphore de s. Basile de Grand, tronquée;
– une autre anaphore orientale, dont j’ai du mal à identifier la provenance;
– la “prière eucharistique de toutes les Églises de l’Union d’Utrecht”;
– 7 “prières eucharistiques” modernes.
Voici, donc, les spécificités du Canon romain, tel qu’il se trouve dans le missel d’Utrecht. (Si vous ne voyez pas les détails des images, cliquez dessus pour les agrandir.)
La première liste des saints commémore: «tes saints apôtres et martyrs Pierre et Paul, André, Jacques, Jean, Thomas, Jacques, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Simon et Thaddée, Marie Madeleine, égale-aux-apôtres, saints Basile et [Jean] Chrysostome, Ambroise et Augustin, Willibrord et Boniface, Grégoire, Martin, Bavon».
Le Quam oblationem donne ceci: «Ce pain et ce calice, Dieu, nous t’en prions, daigne les bénir, les agréer, les approuver pleinement, les remplir de ton Esprit, les rendre parfaits et digne de te plaire, afin qu’ils deviennent pour nous le corps et le sang de ton Fils bien-aimé, notre Seigneur Jésus Christ». Ce faisant, on y a ajouté une épiclèse.
Ce qui est intéressant par rapport aux paroles du Christ sur la couple, c’est que les mots «mystère de la foi» sont dits par le diacre, mais ces mots restent incorporés au contexte, comme dans l’original.
La seconde liste des saints est inexistante, et seuls les mots «avec tes saints» restent. Cette manière, ainsi que la forme de la première liste des saints, ne sont pas des nouveautés; le missel d’Utrecht de 1905 les avait aussi.
À vrai dire, je n’aime aucun des ces changements, tout comme n’aime pas le nom de saint Joseph dans le missel catho-romain. Néanmoins, rien d’essentiel n’a été altéré dans le canon romain tel que nous le trouvons dans les missels d’Utrecht, 1905 ou 2008.
Bref, ce missel de 2008 permet aux communautés d’adopter une liturgie plutôt traditionnelle, ou plutôt moderne, en fonction des sensibilités. Si je me base strictement sur ce missel, à la question: «Peut-on être traditionaliste dans l’Église vieille-catholique des Pays-Bas?», je réponds fermement: oui!
Et c’est un bien beau livre!