Aujourd’hui, certains calendriers liturgiques fêtent deux prêtres, John et Charles Wesley.
C’étaient des prêtres anglicans pas très conformistes, qui ont engendré, malgré eux, le méthodisme. John, depuis sa vie de séminariste, était un fidèle observateur du Book of Common Prayer. Il a poli la sotériologie arminienne. Excellent prêcheur, il attirait les foules. John Wesley croyait en la sanctification par les sacrements, c’est pourquoi il célébrait la Messe quatre fois par semaine. Il était végétalien/végétarien (il mangeait très rarement des laitages) et abolitionniste. Il m’a fallu du temps pour me rendre compte de tout ce que j’avais en commun avec lui.
John et Charles n’avaient pas beaucoup de ressources liturgiques; ils ont traduit ceci et cela; mais ils ont surtout composé beaucoup d’hymnes, qui sont souvent, théologiquement, plus profondes et plus doctrinales que certaines hymnes romaines. À ce titre, je pense qu’on peut comparer les frères Wesley aux frères Côme et Jean les Damascènes.
Malheureusement, John Wesley a été un mauvais missionnaire. Aux États-Unis on l’a faussement accusé pour ses hymnes, du coup, au lieu de se défendre, il a fui. Plus tard, lorsque les Américains souffraient de ne pas avoir d’évêque, John Wesley – qui n’était que prêtre, pas un évêque – s’est mis à ordonner des évêques, prêtres et diacres, pour les envoyer là-bas. De ce fait, il a créé une Église parallèle. Un mois plus tard, l’Église américaine avait un évêque, via les Écossais.
Je voudrais m’arrêter maintenant sur l’histoire des méthodistes. La première chose que je veux dire, c’est que, si John n’avais pas été imprudent, les méthodistes seraient encore aujourd’hui des anglicans/épiscopaliens. Deuxièmement, du vivant des Wesley, les méthodistes étaient abolitionnistes. Puis, ils se scindèrent en deux: les méthodistes abolitionnistes dans le Nord, et les méthodistes esclavagistes dans le Sud. En plus, au Sud, il y avait des méthodistes noirs. C’est la première fois qu’une Église se divisait à cause d’un problème éthique. Et devinez qui a eu tord. Les esclavagistes du Sud, bien sûr. Maintenant, ce sont leurs arrière-petits-enfants qui sont homophobes, alors que les arrière-petits-enfants des abolitionnistes sont pour le mariage pour tous. Malheureusement, certains n’apprennent toujours rien de l’histoire.
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Pour finir, voici ma traduction du chant Love Divine All Loves Excelling, de Charles Wesley:
Ô amour qui tout dépasses,
Joie du ciel, chez nous descends.
Fais briller sur nous ta face,
Purifie-nous par ton sang.
Toi, Jésus, amour immense,
Affermis nos cœurs tremblants.
Fais-nous sentir ta puissance,
Prends pitié de tes enfants.
Souffle ton Esprit, le gage
Et les arrhes, par la foi,
De notre saint héritage,
De notre repos en toi.
Au péché tu nous arraches ;
– Tu es l’Alpha, l’Oméga –
Et tu nous rends purs, sans tache,
Nous sauvant dès ici bas.
Viens, Seigneur, et nous délivre,
Fais de nous tes temples saints.
De ta vie nous pourrons vivre
Sans fin, selon ton dessein.
Et, avec les chœurs des anges,
Nous te servirons toujours,
Te chanterons des louanges,
À l’autel de ton amour.
Et ta création nouvelle,
– Terre neuve et nouveaux cieux –
Sera restaurée, plus belle,
Transformée devant nos yeux.
Avançant de gloire en gloire,
Couronnés, transfigurés,
Nous jouirons de ta victoire,
Pour toute l’éternité.
no comment untill now