L’autre jour, une amie s’est exclamée: «Vous avez entendu que le pape accepte maintenant l’homosexualité, l’avortement et les divorcés remariés?» Le même jour, un ami ex-séminariste m’a envoyé le message suivant: «Heureusement François fait une grande révolution…»

En réalité, toute ‘‘l’ouverture’’ de l’évêque de Rome n’est qu’une mascarade. En voici les raisons.

Selon la doctrine catho romaine, énoncée par Thomas d’Aquin et renforcée à Vatican I et puis réitérée à Vatican II, il y aurait un magistère ordinaire et un magistère extraordinaire. Les fidèles se tenus à «adhérer dans l’obéissance de la foi» (Lumen gentium) à trois choses: les définitions des papes ex cathedra, tous les documents des vingt-et-un conciles dits œcuméniques, tous les documents émis par les papes et leurs ‘‘congrégations’’ de Rome. Catéchisme de 1983 et droit canon de 1983 y compris! Tout ça, c’est le magistère extraordinaire. Par contre, les trucs que le pape dit dans un avion, ainsi que les machins que Mgr Léonard prononce dans la presse, ça fait partie du magistère ordinaire, auquel les fidèles sont tenus seulement à les respecter, sans plus.

Pour pouvoir dire que le pape de Rome fait des réformes ou accepte telle ou telle chose, il y aurait besoin de ceci:

1. Qu’il révoque le concile Vatican I;

2. Qu’il révoque Vatican II;

3. Qu’il révoque les écrits de Thomas d’Aquin comme norme de la théologie;

4. Qu’il révoque le catéchisme, le droit canon, les documents donnés par Rome, tout ce qui touche à l’homosexualité, au divorce, à la contraception, à toutes les choses qu’on voudrait changer…

Tant que le pape n’aura pas accompli ces quatre points, toute parole prononcée par lui dans le vent n’a aucune valeur du point de vue de la doctrine, de la morale, ou de la discipline catholiques romaines.

Même en mettant tout cela de côté, Jorge-Mario Bergoglio paraît se contredire. Concernant le mariage sexuellement neutre, voici ses propos: «Ne soyons pas naïfs: il ne s’agit pas seulement d’un combat politique. Il y a la prétention de détruire le plan de Dieu […] Il faut y voir aussi, le dessein du démon, responsable du péché en ce monde, qui cherche sournoisement à détruire l’image de Dieu: un homme, une femme, qui reçoivent le mandat de croître, de se multiplier, et de dominer la terre.» Ensuite, dans le même contexte où il dit «Qui suis-je pour juger?», il ajoute: «Le catéchisme de l’Église catholique explique si bien cela.» Autrement dit, il réitère les propos dudit catéchisme, selon lequel «les actes homosexuels sont intrinsèquement désordonnés». Pire encore, les auteurs du même catéchisme continue à invoquer l’épisode de Sodome et Gomorrhe pour justifier leur condamnation des gais et lesbiennes.

Tant que le pape de Rome n’aura rien changé des quatre points mentionnés, rien ne changera véritablement! Pire encore, la mascarade continuera.

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