Hier, c’était le dimanche du Bon Pasteur; c’est pourquoi, je voudrais partager plusieurs remarques avec vous.
C’est quoi un pasteur?
Tout d’abord, « pasteur » n’est pas un vrai mot français. Le vrai mot français, c’est « pâtre ». Au contraire, « pasteur » est un néologisme, créé par Jacques Lefèvre d’Étaples dans sa bible de 1534. Comme quoi, on trouvait vulgaire d’appeler Dieu « pâtre »; il y avait besoin d’un mot qui évite ce que le texte dit précisément.
Mais qui est le pasteur? Dans l’AT, dans le livre d’Ézéchiel 34, c’est Dieu lui-même. Si on met ce passage d’Ézéchiel en parallèle avec celui de Jean 10, il ne reste aucun doute: Jésus est lui-même Dieu!
En-dehors de Jésus, le mot « pasteur » (ποιμὴν) n’est jamais utilisé pour quelqu’un d’autre. Néanmoins, dans l’épître aux Éphésiens, on nous dit que dans l’Église Dieu a mis « les uns apôtres, certains autres prophètes, certains autres évangélistes, certains autres pasteurs (ποιμένας), certains autres docteurs ».
Donc le Christ est le pasteur, et dans l’Église il y a des pasteurs… Autrement dit, des personnes qui, dans l’Église, tiennent la place du Christ. Qui sont-ils?
L’épître de ce jour nous dit également que le Christ est « le pasteur et évêque de vos âmes » (1 Pierre 2:25 – τὸν ποιμένα καὶ ἐπίσκοπον τῶν ψυχῶν ὑμῶν – Vulgate: pastorem et episcopum animarum vestrarum – BCP: Shepherd and Bishop of your souls). Ici, entre les mots « pasteur » et « évêque » il y a juste la conjonction, et l’article apparaît seulement devant le mot « pasteur ». Autrement dit, « pasteur » et « évêque » sont la même fonction. C’est le Christ qui est le pasteur=évêque par excellence, et ceux qu’il a désignés pour tenir sa place dans l’assemblée eucharistique portent, par extension de sens, ce titre du Christ.
Et, pour la petite histoire, voici une curiosité de la langue dalmate: le mot « évêque » se dit « pascu ». Normalement, l’évolution lingüistique aurait dû donner « piscu »; mais le mot s’est croisé avec le verbe « pascur » (« paître »).
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