Nous venons de rentrer de nos trois jours de vacances en Angleterre.
Avant le départ, je savais que notre voyage serait non seulement du simple tourisme, mais également un double pèlerinage: au cœur de l’Église d’Angleterre, mais aussi au cœur du végétalisme. Nous avions hâte de faire du shopping dans les magasins végétaliens, et de prier dans l’église de l’ancienne abbaye de Westminster, ainsi que de voir l’église de Tous les Saints de la rue Marguerite à Westminster.
Le premier jour, nous étions très tôt le matin à Bruxelles-Midi, pour embarquer dans le train. Le plan était d’arriver vers 10h à Londres, pour aller à la messe de l’Abbaye de Westminster à midi. Mais les douaniers belges ne me laissent pas passer. Besoin de retourner vite à Namur, pour chercher le bonne carte d’identité. Ainsi, on prend le train de 13h pour Londres.
Arrivés après 15h à notre « hôtel » à Westminster, on constate que la rue est calme (première impression), nous avons un grand lit dans la chambre située au rez du bâtiment. Mais la salle-de-bains est minuscule (80 x 140 cm), les robinets mauvais, ça pue les égouts. Mon Nicolas est optimiste: on est à trois minutes à pieds de la gare de Victoria, on a de magnifiques fleurs au balcons, 70 euros la nuitée, ce n’est pas la mort.
Nous dînons dans une pizzeria, nous nous promenons, puis nous tombons sur une église de notre quartier: le Saint-Sauveur. Une église vraiment belle, qui a même un jubé comme il y a très longtemps (dommage pour l’autel mobile qu’on a foutu devant le jubé, alors qu’il y a un maître-autel dans le chœur), de magnifiques vitraux…
À la réception il y a une membre du conseil paroissial, qui appelle vite le curé: «Père, il y a ici deux gentilshommes…» Le curé arrive dix minutes plus tard, nous accueille, papote avec nous. Chapeau! Pour un prêtre qui est père de famille, venir accueillir ainsi les visiteurs « spéciaux » que nous sommes! Nous continuons à parcourir la ville, nous prenons des photos, puis, pour les vêpres, nous retournons au Saint-Sauveur. Nous n’étions que nous autre dans le chœur: la dame, le prêtre, Nicolas et moi. « Parfois, il y a deux personnes, parfois six, parfois je suis seul », dit le prêtre, qui célèbre matines, messe et vêpres tous les jours. De nouveau, je me dis: chapeau!
Nous soupons dans un restaurant tenu par une communauté de vie de gens qui ont l’air d’être des anarcho-communistes. Le resto est débordé de clients; il faut attendre longtemps debout, en attendant qu’une place se libère. La nourriture est bonne, et leurs cocktails de jus naturels, de fruits pressés à l’instant, sont excellents.
Après le souper, nous allons à pied voir le palais de Buckingham et d’autres curiosités locales.
Le lendemain matin, nous nous sommes levés tôt, pour être aux matines à l’abbaye de Westminster à 7h30. Sur le chemin, nous croisons la cathédrale catholique romaine. Les mosaïques sont impressionnants, mais nous nous rendons vite compte que tout dans cette église est disposé de manière à revendiquer l’Église romaine comme véritable église du Royaume-Uni. Juste le contraire de ce que l’Église d’Angleterre (anglicane) revendique pour l’Angleterre.
Au début, les matines lues dans la chapelle Sainte-Foy de l’ancienne abbaye me laissent un peu froid: le rituel du Common Worship n’a rien à voir avec la beauté du BCP; mais les vêtements puritains montrent un conservatisme malsain. J’aurais préféré le contraire: vêtements colorés et office traditionnel. En plus, c’est d’un cléricalisme las: les deux prêtres lisent tout, disent tout, font tout. On se sent superflu. Par contre, après les matines, on va à la messe, toujours dans l’ancienne abbaye, dans la chapelle du Saint Nom de Jésus. Là, la messe est belle. Messe basse, ad orientem, en petit comité, mais il n’y a pas assez de chaises. Nous sommes serrés les uns aux autres. La messe est dite pour la fête d’une sainte orthodoxe-russe tuée pour sa foi par le régime stalinien. La célébration me semble intense; je suis presque en extase pendant toute la matinée.
Le jour, nous avons visité Londres en bus touristique principalement, mais aussi en métro. Et nous avons dîné dans le resto où l’on avait soupé la veille. Nous avons pris des photos. Et j’ai commencé à me sentir écœuré par cette atmosphère du roman d’Orwell, où l’on t’annonce sans cesse des bagatelles au micro, et où il y a les forces de l’ordre partout, comme pour terroriser les gens. Je m’étonne des gens – flics y compris – qui traversent toujours au rouge, des marchands à qui l’on permet de vendre leurs gnangnanries jusqu’aux seuils des différents palais et musées.
L’après-midi, nous nous sommes rendus à un magasin végétalien d’Islington. On y a trouvé notre bonheur, depuis les fromages végétaliens jusqu’aux chaussures, en passant par les gâteaux. Et l’un des deux vendeurs, c’est un Dunkerquois!
Un gars de passage – et ami du magasin – nous parle du restaurant végétalien ou il travaille. Il s’agit du resto InSpiral, de Camden, où il faut arriver en marchant le long du Canal du Régent.
Le soir, nous avons d’abord été aux vêpres à la cathédrale Saint-Paul. Ordo du BCP, avec mémoire des saints du jour. Oui, des vêpres très pompeuses avec chorale, mais où la participation des fidèles était non seulement nulle, mais également découragée. (Il était dit qu’on pouvait dire seulement le credo et le Notre Père.) L’homélie a eu lieu tout à la fin, et après la bénédiction il y a eu le chant final, que la chorale ne connaissait même pas. Pour une fois qu’on utilisait le BCP, mais dans la forme, c’était tout à fait l’opposé du désir de Cranmer et Parker, à savoir la participation des fidèles.
Après, nous avons été au restaurant de Camden, en marchant 3-4 km sur le quai du canal. Sur le chemin, nous avons croisé une église (toujours anglicane) très low church. Comme quoi, ça existe aussi.
Le souper a été délicieux, mais les jambes et les pieds nous ont fait très, très mal. De surcroît, nous avons été servis par une dame/demoiselle française. En sortant du resto, nous nous sommes rendus compte que la station de métro était à quelques mètres de là. On s’est demandé pourquoi l’autre gars nous avait envoyés sur le quai du canal.
Arrivés à l’hôtel, on a eu du mal à dormir à cause des skinheads et drogués qui faisaient la fête juste à notre fenêtre.
Le lendemain matin, matines à l’abbaye de Westminster, déjeuner très sommaire à l’hôtel, puis en route pour la ville!
C’était le jour où l’on devait rentrer. Nous avons été déposer nos bagages dans la consignation de la gare (un enfer de contrôles!), puis nous avons profité de notre journée, en visitant et revisitant certains coins de Londres et Westminster. Sur le temps de midi, nous avons été à la messe dans la fameuse église de Tous les Saints de la rue Marguerite à Westminster.
Après avoir mangé un dernier repas chez InSpiral à Camden, nous avons acheté, écrit et posté quelques cartes postales, nous avons bu quelque chose dans un pub typique, et nous avons pris notre train pour rentrer.
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