L’autre jour, j’ai découvert quelques utilisations anciennes des mots « septante », « octante » et « nonante » dans les traductions bibliques francophones. Anciennes, car, en Suisse comme en Belgique, les traducteurs modernes préfèrent le patois de Paris. Fransquiner, ça leur donne de se sentir plus virils, me semble-t-il, ou plus tendance. Mais il n’y a pas que les traducteurs. Les lecteurs, dans les églises, fransquinent aussi, et parfois même les prédicateurs. À part que ça tue toute l’imagerie biblique, tout style littéraire (« septante-sept fois sept fois » est une métaphore), ça n’a ni cul, ni tête.

(D’ailleurs, même en France, André Goosse trouve quarante-deux auteurs français ayant employé « septante » et « nonante », ainsi qu’une recommendation officielle scolaire de 1945.)

Oui, mais en Belgique, la seule traduction biblique qui utilise un numéral cohérent, c’est la Bible de Louvain, de 1550. Du coup, on se disait avec Nicolas que peut-être qu’il y a également un français de Flandre, légèrement différent de celui de Wallonie, qui est à son tour légèrement différent de celui de l’agglomération bruxelloise.

Mais en cherchant « français de Flandre » sur internet, je suis tombé sur deux blogues: Flandres-Hollande et Polar en Flandre. Et là, j’arrive devant un fait: à part Henri Conscience, je ne connais que dal de la littérature flamande.

À vrai dire, nous sommes culturellement abrutis. Plein de films flamands et hollandais à succès ne passent jamais dans les cinémas wallons. Et les écoles font tout pour endoctriner les enfants wallons avec la littérature française, alors que nos gosses ne connaissent rien de la littérature belge, flamande ou wallonne. (Au contraire, hier je suis tombé sur un livre rattachiste, imprimé à Fleurus, et financé par la Région wallonne!)

 

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  1. On va voir Rundskopf? :-)