Encore un noël transylvanien, dont trois versions en roumain peuvent être écoutées ici, çà, là.
Cet hiver est bien trop frais,
R.: Blanches fleurs de neige,
Toutes les brebis ont brait.
Mais Dieu les a entendues,
Chez elles est descendu;
Par sa belle échelle en cire,
Pour cueillir des mélampyres;
Par degrés faits de saucisse,
Pour cueillir de beaux narcisses,
Pour en faire des couronnes,
Des crépons pour les personnes.
Les versions 1-2 parlent de Dieu qui descend, alors que pour la version 3, c’est pĕcurarułŭ, « le berger », ce qui n’a aucun sens, à moins que l’on sous-entende clairement le Bon Berger. Dans la version 1, Dieu cueille les fleurs, tandis que dans la 2, il ne fait que les apporter. Bien entendu, ici les brebis sont une métaphore, et Dieu qui descend chez les humains, thème de l’incarnation (cf. l’antienne de Noël et Pâque Ego sum Deus, tirée de Ex 3:14), et ceci st associé au thème du mariage (« les couronnes »), annoncé par les noces de Cana, troisième événement de l’Épiphanie. La version 3 a des alléluias, tandis que les 1-2 ont la métaphore pour les flocons de neige. Quant à la cire et aux saucisses, il s’agit de choses consommées aux grandes fêtes; notamment, avant l’arrivée du pétrole et de l’électricité, si pendant l’année les gens utilisaient des lampes à suif, aux fêtes ils allumaient des bougies en cire pour s’éclairer.
no comment untill now