Transylvanisme II.

Image sur wikimedia.

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Le Transylvanisme est un concept qui affirme que la Transylvanie a une identité spécifique, communiquée à ses ressortissants et à ses habitants, quelles que soient leurs origines ethniques et leurs langues.

En gros, un Transylvanien qui parle roumain aura toujours plus d’affinités avec ses voisins qui parlent hongrois, allemand ou ruthène, qu’avec le Bucarestois qui parle (plus ou moins) la même langue que lui. Un Transylvanien magyarophone aura toujours plus d’affinités avec ses voisins roumanophones ou germanophones qu’avec un Pestois. Et ainsi de suite.

Ma question: y a-t-il une ethnie transylvanienne en tant que telle? En général, les Transylvanistes disent que le Transylvanisme est supra-ethnique, voire multi-ethnique. À première vue, cela semble évident. Tel Transylvanien est de langue roumaine, rite byzantin, et tout le folklore qui en découle; tel autre Transylvanien parle hongrois, et est de confession calviniste, et a un autre folklore; tel autre parle allemand, utilise le rite latin, et un folklore tout autre. Or les barrières ne sont pas si rigides que ça. Par exemple, les autochtones de Gherla sont de rite et folklore arméniens, mais ils parlent hongrois. Confessionnellement, les Sicules, majoritairement unitariens parlant un dialecte hongrois, sont énormément plus proches des « témoins de Jéhovah » de langue roumaine, que des autres magyarophones, trinitaires. Les catholiques de la communion du pape de Rome sont confessionnellement plus proches entre eux, quels que soient les rites et les langues qu’ils pratiquent, que des gens d’autres confessions. Et que dire des athées polyglottes, qui écoutent du métal, et qui ne s’identifient à aucun folklore traditionnel? Par quoi doit-on définir les ethnies transylvaniennes?

En dernier recours, on pourra dire: par la génétique. Mais même, chez les magyarophones, le maximum de haplogroupe patrilinéaire N, propre aux finno-ougriens, n’excède pas les 4%. Et puis, les magyarophones ont du sang italien aussi, alors que les roumanophones peuvent également avoir 1,1% de sang finno-ougrien (comme votre serviteur). Donc qu’est-ce qu’il y a d’autre?

Il ne reste, comme différence, à mon avis, que la langue d’enseignement dans les écoles.

Puis il y a la politique, la couche culturelle du 20e siècle, produite par les régimes de Bucarest, et qui a semé la zizanie entre les Transylvaniens de langues et confessions différentes.

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