Le ménée byzantin a des rubriques très méticuleuses sur la journée de demain. Plus exactement, les rubriques – composées aux VIIIe-IXe siècles au Couvent du Studion près de Constantinople – expliquent qu’entre Noël et l’Épiphanie il peut y avoir un ou deux dimanches; du coup, il y a des règles pour chaque cas en partie, en fonction des jours de la semaine où tombent Noël et l’Épiphanie.
En Occident, les choses ont l’air d’être plus floues. Dans les paroisses catho-romaines de Belgique, demain on fêtera une forme tronquée de l’Épiphanie. Historiquement, c’est plus compliqué et plus logique.
Plus précisément, dans le rite latin, le seul dimanche de l’année qui n’a pas d’office propre, c’est le second dimanche entre Noël et l’Épiphanie, nommé aussi dimanche dans l’octave de la Circoncision.
Avant le concile de Trente, entre la Circoncision et la veille de l’Épiphanie, on célébrait la Messe de l’octave de la Circoncision, tout simplement. À partir du concile de Trente, les octaves – plutôt locales – de saint Étienne, de saint Jean et des saints Innocents furent généralisées et superposées. Ainsi, entre la Circoncision et la veille de l’Épiphanie, chaque jour était occupé par un jour-octave: le 2 janvier de saint Étienne, le 3 janvier de saint Jean, le 4 janvier des saints Innocents. Chacun de ces trois jours ont chantait la Messe comme au jour de la fête correspondante, même le dimanche.
Au début du XXe siècle, le pape Pie X occupa le dimanche avant l’Épiphanie, en y transférant la soi-disant « fête du saint Nom de Jésus », elle-même invention d’Innocent XIII en 1721, à partir d’une messe composée au XVe siècle par Bernardin de Bustis, sur base de la fête belgo-britannique moderne du saint Nom (Liége le 31 janvier, Îles britanniques le 7 août).
Que devrions-nous faire?
De mon point de vue, il faut un équilibre entre l’héritage et la pastorale. Autrement dit, hier on a fêté (ou on aurait dû fêter) la Circoncision, et demain on devrait chanter la Messe pour l’octave de la Circoncision; de même, mercredi prochain, c’est l’Épiphanie, alors que le dimanche d’après on devrait chanter la Messe du dimanche dans l’octave de l’Épiphanie. Ainsi, d’une part, le calendrier ne serait pas brisé, et, d’autre part, des différentes dévotions pourraient être répétées pendant l’octave, surtout les dimanches, puisque c’est parfois le seul jour où les gens savent venir à la Messe.
Quant à dimanche dans l’octave de l’Épiphanie, cela n’est pas la une fête de la soi-disant sainte famille! Mais cela veut un article séparé.
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