Lorsque le missel dit de Paul VI est devenu obligatoire dans l’Église romaine, beaucoup de ceux qui n’ont pas accepté ce missel ont trouvé refuge dans le rite byzantin. Il y a un grand nombre de paroisses catholiques-byzantines et orthodoxes-byzantines, composées entièrement (ou presque) d’ex-catholiques-romains qui n’ont pas accepté la goûte de la “réforme” qui a fait déborder le vase. Tous ces gens-là sont passés au rite byzantin, pour sauvegarder la Tradition.
Les Occidentaux voulant pratiquer le rite romain traditionnel sont dans la même barque que les Orientaux. L’archimandrite Serge Keleher en parle. Rien de plus logique.
Je suis beaucoup moins chaud concernant le père Taft. Dans son livre La Grande entrée il nie totalement l’existence de l’offertoire. (Pour lui, offertoire et anaphore se confondent.) Voilà pourquoi il n’est pas étonnant de voir qu’il est un moderniste pur et dur, d’après ce qu’il dit. Au début, j’avais vraiment du mal à comprendre comment le plus grand liturgiste byzantin pouvait plaider pour la déformation liturgique!
Maintenant j’ai compris. C’est comme au zoo ou à la foire ou dans la réserve d’animaux. Le biologiste passe beaucoup de temps avec les animaux, il peut même les imiter, apprendre leur langage, écrire une œuvre en six volumes sur eux. Mais lui, il ne deviendra jamais un animal, et donc pour lui, les animaux resteront des animaux. C’est, à mon avis, la même chose que le père Taft fait vis-à-vis des Byzantins. Il les prend pour des bêtes de foire.
Lorsque j’étais dans l’Église orthodoxe, j’étais tout le temps horrifié par les superstitions. Mais lorsque le père Taft voit des commères roumaines qui agrippent le prêtre pendant la grande entrée, afin de lui soustraire quelque pouvoir magique par l’attouchement du calice ou de la chasuble, ça lui semble de la vraie piété. S’il avait vu ça en Occident, il en aurait été horrifié. Mais si ça se passe “chez les sauvages”, ça ne lui pose pas de problème; que du contraire.
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