Aujourd’hui commence la saison de la Septuagésime (pré-carême). Cette saison commence avec le dimanche de la Septuagésime (aujourd’hui), elle traverse le dimanche de la Sexagésime, celui de la Quinquagésime, et finit le mardi-gras.

(Photo ci-contre: pré-carême en Norvège.)

Certaines Églises (comme l’Église de Rome) ont abandonné cette saison du pré-carême, parce que leurs dirigeants ne la comprennent plus. Et, plutôt que d’essayer de comprendre, on a plus facile de jeter à la poubelle. Puisqu’on ne comprend plus le sens du carême, forcément, on ne voit plus pourquoi on devrait s’y préparer.

D’autres Églises, comme toutes les Églises orientales et les Églises nordiques, ont gardé cette saison.

Pourquoi, donc, se préparer au carême? Parce que, avant de commencer la course, on doit savoir pourquoi on court, et quels sont les risques de la course. Ces trois dimanches nous mettent en garde: nous jeûnerons, mais pas pour ‘‘payer’’ notre salut.

Aujourd’hui, la Septuagésime nous parle de sola gratia. L’évangile de ce dimanche, dans la parabole de la vigne, est clair: qu’on soit arrivé à connaître le Christ dès notre enfance («le matin») ou à la fin de notre vie («à la onzième heure»), le salut sera le même pour tout le monde. Le salut ne se gagne pas par les bonnes œuvres, mais par la grâce de Dieu. Le maître de la vigne appelle les ouvriers, dès le début et tout au long de la journée, pour leur donner 1 denier. Pas de distinction.

Le dimanche prochain, la Sexagésime nous parlera de sola scriptura ou plutôt solo sermone. L’évangile nous parle de la Parole de Dieu qui est semée, et qui fructifie ou pas, selon les auditeurs. L’introït de ce dimanche chante: «Ressuscite, Seigneur» – pour nous annoncer la fin de cette course de trois saisons – et «Dieu, nous avons entendu de nos oreilles; nos pères nous ont annoncé.» Le thème de sola gratia persiste encore, à travers l’épître, où saint Paul nous raconte comment le Seigneur a coupé court à son orgueil, et par la collecte: «Dieu, qui vois que nous ne confions en aucune de nos œuvres…»

Dans deux semaines, la Quinquagésime nous parlera de sola fide. Jésus dit à l’aveugle: «Ta foi t’a sauvé.» L’aveugle n’a rien fait pour mériter la guérison, il n’a pas acheté sa guérison. C’est aussi le dimanche où l’on lit le long discours de saint Paul sur l’amour; c’est pourquoi on pourrait également appeler ce dimanche sola charitate.

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