Il est intéressant de remarquer comment, même en la fête de la Pentecôte, la liturgie romaine reste extrêmement timide face à l’invocation du Saint-Esprit.
Le rite byzantin a quelques antiennes adressées au Saint-Esprit en cette fête; mais même le tropaire du jour est adressé au Christ, et pas à l’Esprit.
Dans le rite mozarabe, heureusement, la collecte du jour est adressée à l’Esprit Saint. De même les post-pridie de la vigile et du jour, ainsi que l’introduction au Notre Père le jour de la Pentecôte: toutes ces parties sont adressées au saint-Esprit.
Le site suédois moderne a, lui aussi, pour ce jourd’hui, à côté de la collecte traditionnelle du rite romain, une collecte suédoise moderne, adressée à l’Esprit Saint.
À ma connaissance, quasiment tous les canons eucharistiques de par le monde sont adressés au Père, sauf l’anaphore de saint Grégoire de Nazianze (copte) au Fils; mais aucun à l’Esprit Saint…
Il n’existe pas de célébration des personnes divines dans le cycle liturgique, disait le Père Yves-M. Congar dans ma lointaine jeunesse, parce que le cycle liturgique est entièrement « christologique et pascal ». Cela ne veut pas dire que l’Eglise ne prie pas le saint-esprit en s’adressant à lui (cf. le Veni creator): c’est une personne, et pas une colombe, et moins encore une chose ou un concept comme une langue. Mais il n’y a ici personne à « célébrer », quelqu’un dont on raconte l’histoire, une « geste ». J’aime penser à ça, merci de ton inspiration
A propos, j’espère que tu vas bien ; que tu gardes la perspective d’un nouveau boulot. Je vous embrasse amicalement, Nicolas et toi