Choque.

Ce matin, en préparant le déjeûner, un ami ex-séminariste catholique m’annonce la nouvelle suivante: il s’est converti à l’islam, par conviction, et il vient de se fiancer à la fille du chef d’une mosquée domestique.

Cette nouvelle me choque, me bouleverse. Car lorsqu’il s’agit d’un musulman de naissance, on peut avoir un dialogue, on peut espérer que, même s’il ne devient pas chrétien, il n’a pas eu le don de la foi, il n’a pas entendu correctement la Bonne Nouvelle etc. Or pour quelqu’un qui a été chrétien responsable et devient musulman responsable, la question se pose tout autrement.

Dans ce genre de circonstances, les proches du converti peuvent avoir deux attitudes: l’acceptation ou le rejet. Ou encore la tolérance, qui n’a rien de glorieux.

J’ai prié les matines. Autant l’épître que l’évangile prescrits m’ont bouleversé. Le premier texte disait: «Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au Saint-Esprit, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, et qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance, puisqu’ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l’exposent à l’ignominie.» (Hébreux 6). J’ai été à deux doigts de pleurer. Pour l’évangile: «Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera. Celui qui me rejette et qui ne reçoit pas mes paroles a son juge; la parole que j’ai annoncée, c’est elle qui le jugera au dernier jour.» (Jean 12).

Il y a des années, on avait au séminaire un cours d’orientations missionnaires, où l’on nous apprenait à répondre aux témoins de Jéhovah, aux mormons, aux adventistes, aux pentecôtistes. Mais rien sur l’islam. Et encore aujourd’hui, je crois que par souci académique, on croit s’adresser à des convaincus, mais il n’en est rien! Et puis, en patrologie, on n’étudie pas assez les pères cappadociens, ni saint Anselme.

J’ai lu un tas de livres écrits par des ex-musulmans devenus chrétiens et par des ex-chrétiens devenus musulmans. Beaucoup d’entre eux, des deux côtés, s’inspirent plus du sentimentalisme que de la logique. Cependant, il y en a un qui me semble théologiquement cohérent: voyez l’image ci-contre. Et personnellement, je crois que le meilleur théologien chrétien qui traite de l’islam est le père Zakaria Botros. Or, il me semble que l’ami dont je parle a déjà fait son cheminement, et que tout cadeau littéraire sera superflu, surtout s’il s’agit de l’amour pour une femme.

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  1. De quoi est faite une conviction en matière de confession religieuse ? Je doute que l’argumentation logique y ait beaucoup de place. Nous sommes des thomas qui n’avons pas vu le Christ ressuscité, mais en avons reçu le témoignage qui nous a paru crédible en fonction de ce que nous étions déjà.

    Vois combien les Actes insistent sur l’importance du succès de la prédication des apôtres. Aujourd’hui, c’est l’Islam qui suscite l’adhésion des foules, pas le christianisme. Nos signes sont pauvres, troubles; notre efficacité médiocre. O Christ, y aurait-il encore la foi sur la terre quand Tu reviendras ? Si je suis encore vivant, il y aura au moins moi.