Nénètses.

Nénètses.L’autre jour, nous avons regardé un film sur les Nénètses, un peuple d’ « esquimaux » nomades de Sibérie. Les Nénètses étant des animistes, je me suis tout de suite posé la question de leur évangélisation et me suis remémoré l’activité de saint Germain d’Alaska. Comment se fait-il que l’Alaska a été évangélisé au XIXème siècle et que les Nénètses sont toujours animistes?

Déjà la langue ne pose pas de problème. Tous les Nénètses parlent russe. Huitante pour cent d’entre eux parlent aussi le nénètse (langue plus ou moins apparentée au hongrois et au finnois), et en cette langue on a publié l’Évangile selon saint Luc en 2004 et selon saint Marc en 1010. Ceci veut dire que les traducteurs parlent nénètse et encore qu’ils sont eux-mêmes des Nénètses. J’y reviendrai.

Le christianisme de type traditionnel me semble difficile à pratiquer par ce peuple, car: dans la tribu, ils ne se réunissent jamais tous ensemble dans une même tente; créer une tente-église plus grande semble difficile, surtout pour des nomades comme eux; les conditions thermiques de -35°C à -50°C ne permettent pas des célébrations en plein air. Ensuite, ils seraient dans l’impossibilité d’avoir du pain et du vin ne fut-ce qu’une fois par semaine, étant donné qu’ils ne mangent autre chose que du poisson et des rennes (et les rennes mangent des lichens). Ensuite, ils devraient avoir au moins un prêtre par tribu, chaque tribu étant constitué de cinq ou six familles.

Toutefois, je pense qu’il y aurait moyen de mettre en place un christianisme traditionnel, à condition de passer à des normes ecclésiologiques nouvelles et en faisant des efforts financiers (un prêtre par famille, ou bien plusieurs célébrations, une par tente, avec un seul prêtre; utilisation du pain sec; un rite en conformité avec leur style de vie).

Beaucoup de Nénètses ont choisi de se sédentariser dans les villes. C’est ainsi qu’ils sont devenus des chrétiens néoprotestants dans les villes. Voilà encore une preuve pour dire que l’Église orthodoxe russe ne sait pas distinguer le culturel de l’essentiel.

Mais la toute première question, que je me pose en tant que végétalien, est si le style de vie suivi par ce peuple depuis sept siècles vaut la peine d’être encouragé. Que vaut-il mieux? Exploiter les caribous? Ou bien se faire exploiter dans d’extraction du gaz? Le renne peut vivre sans le Nénètse, mais le Nénètse ne peut pas vivre sans le renne, à mois de se sédentariser dans les villes-usines.

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