Rien à déclarer.

Rien à déclarer.

L’autre jour, nous avons été voir le film «Rien à déclarer». Je me suis amusé beaucoup moins qu’au «Ch’tis», mais cette fois-ci j’ai compris plusieurs métatextes, dont j’applaudis certains messages et j’en déplore d’autres.

Danny Boon a mis en scène le cas des deux communes de Comines/Komen, en les rebaptisant Corquin/Koorkin. En effet, d’une part et d’autre de la frontière franco-belge il y avait les deux Comines/Komen. Côté français, la commune fait partie de la Flandre française et, par conséquent, a été francisée très tôt. Côté belge, la commune se trouvait en Flandre-Occidentale. Sauf que, grâce aux échanges francophiles avec la commune homonyme française, la commune belge est devenue francophone aussi. Elle était donc, dans la province de Flandre-Occidentale, la seule commune majoritairement francophone. Du coup, à cause de la politique linguistique belge, elle a été détachée de sa province d’origine et rattaché à la province du Hainaut. À l’intérieur des frontières belges, Comines/Komen est aujourd’hui une enclave francophone en terre flamande, mais en réalité, par son voisinage frontalier, elle n’est plus une enclave. Toutefois, des deux côtés de la frontière, Comines/Komen ont une minorité parlant le picard (= ch’ti = rouchi).

C’est ça donc le contexte de Corquin/Koorkin. Le douanier français est un picard: Ducatel. Le belge est un flamand francophone: Vandevoorde.

J’ai été assez déçu par la façon dont le film ridiculise l’histoire, surtout la façon dont elle est enseignée par les parents. Une question intéressante vient sur la table. Les nationalistes belges boivent de l’eau française et la trouvent mauvaise. La fille leur reproche: «Vos électroménagers sont chinois, et là, vous ne dites rien!». Là, la fille incarne la vision économique. Il ne s’agit même pas de commerce de proximité, car elle invoque le prix. La vinion économique apparaît également chez le Français qui veut faire le plein en Belgique.

Une chose que j’ai trouvé très belle, c’est la façon dont on parle de l’amour. Contre la mariage arrangé s’insurge l’amour transfrontalier. Mathias fait tous les efforts pour se faire accepter par sa belle-famille.

Au niveau des acteurs et personnages, je trouve qu’Olivier Gourmet, alias le prêtre, a été le pire rôle. De ce côté, Danny Boon aurait mieux fait de se renseigner auprès de quelqu’un de compétent, et pour écrire le morceau de scénario, et pour jouer.

Au contraire, je trouve que le meilleur acteur du film, ainsi que le rôle qu’il incarne, c’était François Damiens, alias Jacques, le patron de la friterie. Quand je l’ai vu Fraçois Damiens dans ce rôle, j’ai pensé à son sketch à la friterie, que j’ai offert en DVD à mon amoureux!

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