Ma grand’mère a appris d’autres choses au catéchisme: «Les non-unis savent bien que le Saint-Père est le vicaire du Christ, mais par orgueil ils ne veulent pas lui obéir.». La conclusion: les orthodoxes sont des schismatiques à leur escient.
On luia dit encore d’autres choses semblables: les Turcs et les unitariens nient la Trinité à bon escient, et les calvinistes maudissent le saint sacrement en toute connaissance de cause. Et ma grand’mère se demandait: pourquoi tous ces gens veulent-ils perdre leur salut?
Les différentes communautés ont longtemps vécu dans la calomnie. Le but de l’oecuménisme n’est pas de mélanger les choses, mais, avant tout, d’arrêter d’accuser les gens des choses dont ils ne sont pas responsables, d’enlever les fausses étiquetes qu’on leur a collées pendant des années, voire des siècles.
Il est intéressant de regarder l’histoire de l’Église avec un oeil historique. La première hérésie pour laquelle la chrétienté entière a envoyé des députés, c’était l’arianisme. Puisque les ariens étaient plus nombreux que les orthodoxes/catholiques, ces derniers ont gardé un langage mielleux sur la question, pendant des siècles. Au contraire, les conciles d’Éphèse et Chalcédoine ont été les fruits des polémiques.
«La découverte,, au début du XXème siècle, chez les nestoriens persans, du livre d’Héraclide de Damas – plaidoyer présenté sous preudonyme – invite à rouvrir le dossier. En ce procès se rassemblent des critiques sérieux. Le Français Duchesne constate: « Il faut revoir plus ou moins complètement la sentence traditionnelle. » L’Anglais Bertune-Baker avance le paradoxe: « Nestorius ne fut pas nestorien. » Erreur de cible! On lui aurait prêté ce qu’il n’a jamais voulu soutenir.» (Jean Huscenot, Les Docteurs de l’Église).
Quant aux non-chalcédoniens, ils n’ont jamais été monophysites. (Le monophysisme est davantage présent dans les Églises des sept conciles.) Il suffit de lire les livres liturgiques et doctrinaux des non-chalcédoniens, pour constater que le christianisme gréco-latin s’est trompé de cible encore une fois. Bien sûr, il y a des masses de gens qui ne sont pas contents de ne plus pouvoir calomnier.
Condamner à tort son prochain, calomnier sans vergogne, voilà l’une des « vertus » si chères à l’être humain!
no comment untill now