Je ne suis pas d’accord avec la signification que ces auteurs donnent à leurs dires; cependant ils ont raison tous les deux. Sans le savoir, Feuerbach donne une définition, non pas de la révélation, mais de la religion populaire. Pour ce qui est de guyonnaud, il a raison, dans le sens où le le Christ est venu pour le salut de l’homme en entier: corps et âme. La spiritualité en tant que telle ignore le corps, en coupant l’homme en deux. Mais l’homme post-moderne cherche la spiritualité.
Les uns, tout en acceptant dans la théorie des termes dogmatiques corrects, ont tordu l’image du Christ. Un Christ sans stigmates (don sans mystère pascal), frustré, sans sentiments, barbare, nous apportant le salut par le livre, en faisant de nous des gens du livre, c’est sans doute l’image de certains moines… Mais c’est un Christ monophysite: tellement Dieu, qu’il n’a plus aucun trait humain. Certes, né humain, mais dont la divinité a absorbé tout reste d’humanité, comme l’océan absorbe une goutte. Un Christ qui est là pour demander à l’homme des efforts pour monter jusqu’à lui. Un Christ qui, finalement, ne sauve pas l’homme. Et de cette idole résulte une sotériologie: le pélagianisme.
Pour d’autres, il fallait un Christ glmour, qui nous aurait sauvés d’une manière irresponsable. Un Christ dont l’humanité et la divinité sont mélangées et confondues. Un Christ qui ne garde ni sa divinité entière, ni son humanité entière. Il n’est plus un homme, mais un surhomme; il n’est plus Dieu, mais demi-Dieu.
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