6ème dimanche après l’Épiphanie.

6ème dimanche après l'Épiphanie.Aussi bizarre que cela puisse paraître, dans la calendrier romain traditionnel, c’est le sixième dimanche après l’Épiphanie. Comment se fait-ce? Les ans où la Pâque tombe plus tôt, le pré-carême tombe aussi plus tôt, et alors, les derniers dimanches après l’Épiphanie sont ajournées, pour laisser la place au pré-carême. Mais ces années-là, entre le vingt-troisième et le vingt-quatrième (dernier) dimanche après la Pentecôte; il reste des dimanches « libres ». Ces derniers seront occupés par les dimanches après l’Épiphanie qui n’ont pas pu être célébrés à leur temps normal. Voilà donc pour la petite histoire.

Mais ce sixième dimanche après l’Épiphanie me semble tout à fait particulier, grâce à sa collecte, d’une beauté presque unique. Voici son contenu: «Dieu, dont le Fils, béni a été manifesté pour détruire les oeuvres du diable, et nous faire enfants de Dieu et héritiers de la vie éternelle: nous te supplions de nous accorder la grâce qu’ayant cette espérance, nous nous purifiions, comme lui aussi est pur; afin que, lorsqu’il apparaîtra de nouveau avec une grande puissance et une grande gloire, nous soyons faits semblables à lui dans son royaume éternel et glorieux, où il vit et règne avec toi, Père, dans l’unité du Saint-Esprit, Dieu dans les siècles des siècles. Amen.»

Dans les rites mozarabe et milanais, comme dans certains rites orientaux, ce dimanche c’était déjà le premier de l’Avent. Comme tous les ans, je le répète: vivement que cette coutume s’installe partout!

Jarðböðin il y a un an.

Il y a un an, nous nous baignions dans le Jarðböðin, un lagon en plein milieu du désert aride, alors qu’il faisait très sombre en plein jour. Cette baignade m’a marqué, parce qu’elle correspondait à ce que j’avais lu sur internet avant notre voyage de noces. Et puis, c’était le nord de l’Islande, alors que nous avions passé le reste du temps au sud.

Jusqu’il y a peu, mes souvenirs restaient en Suède. C’est maintenant, après un an, que je commence à me rappeler l’Islande.

Bientôt il faudra qu’on passe aux thermes de Hal!

Revus à Etterbeek.

Revus à Etterbeek.Il y a quelques jours, jeudi passé, nous avons été voir nos amis d’Etterbeek et nous avons passé une soirée ensemble.

Assis à table, je me suis rappelé une autre soirée d’il y a six ans avec eux. Comme le temps passe vite!

Dure Ardenne et souvenirs.

Dure Ardenne et souvenirs.Ces derniers jours, avant de m’endormir, je lis tous les jours un chapitre du roman autobiographique Dure Ardenne d’Arsène Soreil. La première édition est sortie en 1933, et pourtant, ses souvenirs d’enfance rassemblent tellement aux miens! En lisant ces quelques pages, je pense surtout à la vie à la campagne, chez mes grands-parents. Je vous cite quelques extraits de Soreil, qui ressemblent comme deux gouttes d’eau à mes souvenirs à moi.

«Où donc ai-je vu cette femme-ci? […] Pour l’amour de Dieu, où donc ai-je bien pu voir cette femme? Il faudra que j’aille le lui demander au retour…»

«Nous étions entrés sans frapper, comme c’est l’usage chez nous. La civilité consiste, une fois la porte poussée, à s’introduire sans hâte, en laissant gémir les gonds pour avertir.»

«Mon chien Lion […] Alors, du moins, je prends mon temps, les yeux dans les yeux de l’animal, escomptant une surprise égale à cette chose inouïe: lui, un chien de vaches, manger de ce bon pain d’épices! Lion ne perd pas son temps à savourer. Les petites bouchées que je lui jette lentement, visant le museau moite, disparaissent une à une, dans un clappement de boîte qui se ferme. Tout le morceau y passera. Et à mesure qu’il diminue dans ma main, je sens mes derniers scrupules s’en aller aussi. La Conscience, tout au fond de moi, absout ma prodigalité.»

«Le feu de la cuisine est destiné aux chaudrons, aux marmites, aux bouilloires. Il réchauffe, à l’occasion, les poussins chétifs et les porcelets débiles; le chien et le chat en toute saison: jamais les doigts gourds du bon vacher.»

«Même avant les vélos, nos jeunes paysans faisaient des lieues pour courir à l’amour. Quant aux femmes, elles allaient, comme partout, aux enterrements, aux pèlerinages. […] La Providence des batteurs de routes ferait bien surgir à point nommé, sur quelque seuil, la commère curieuse qui vous demande qui vous êtes, d’où vous venez, où vous allez. On répond, elle se récrie; elle s’avance sur le pavé pour mieux vous entendre – aussi pour vous inspecter de plus près. Vous avez fait, naturellement, deux pas dans sa direction, et… cela se termine par la cafetière de l’hospitalité.»

«La dévotion se standardise comme le costume, et les vieux saints le cèdent aux jeunes. C’est la vie… Je vous dirai bien le nom d’une paroisse où sainte Walburge, à qui personne ne reprochait rien, dut céder sa place au pilier à sainte Thérèse de Lisieux, dont Dieu me garde de médire.»

«Dji m’ sovins , volà bin des ans… Je n’ai compris que bien plus tard cet art inné qui s’ignorait lui-même; et tandis que, devenu un homme à mon tour, j’admirais chez l’octogénaire ce jaillissement toujours égal, cette vertu d’enchantement devenue intacte, il m’arriva de réfléchir sur l’art immémorial de conter, que des siècles de veillée ont parfait. Anonyme, et fils de la nécessité, comme tous les arts. Il fallait tuer les longues heures de soirées d’hiver, il fallait oublier la peine journalière dans l’évasion du souvenir. Les contes de la veillée furent pour nos pères, avec les chansons et les farces, la seule détente familiale aux labeurs du jour. L’art de conter survivra-t-il aux anciennes mœurs des campagnes?»

Promenade à Haeren.

Il y a quinze jours, j’ai fait une promenade à Haeren. D’une part, je sortais du travail pour avoir deux nuits de congé, et il faisait beau, donc c’était un endroit formidable pour une promenade. D’autre part, je voulais voir cette localité, que même les Bruxellois ne savent pas localiser sur une carte. Et pourtant!

Pourtant, Haeren est une ancienne commune, fusionnée, depuis 1921, à la commune de Bruxelles. Malheureusement, la commune concentre son budget sur la ville, et donc les localités marginales, à commencer par Haeren, restent dans la précarité.

En descendant du train, je me suis rendu compte du bruit causé par les nombreuses lignes qui traversent le village: des rails qui s’étalent sur trois étages, et cela, seulement à la gare dite du tilleul. Je n’ai pas encore vu Haeren-Sud avec ses rails. En tout cas, les trains y passent à grande vitesse toutes les deux-trois minutes, et en plus on voit et on entend les avions qui décollent et atterrissent tout près. Bref, pour y habiter, il faut être résistant aux bruits, ou être fan du chemin de fer et des avions.

Et pour cause! Je me suis avancé dans une ruelle, dans laquelle j’ai trouvé 4 maisons abandonnées. À Haeren il y a beaucoup de champs non exploités. Quels jardins magnifiques les gens pourraient faire là-bas! Il y a des prairies, de la verdure tout plein.

Pour les résistants aux bruits, ce serait l’endroit idéal, bon marché et proche de l’agglomération (20 minutes en train jusqu’à Bruxelles, 12 jusqu’à Schaerbeek). Et voilà également une maison qu’on bâtit, doucement et sûrement, en même temps que la chaussée qui passe devant.

Horéca – au plus bas.

Horéca - au plus bas.L’autre jour, je lisais dans le Métro qu’en Belgique, les métiers les moins payés étaient ceux de l’horeca. Nous sommes au plus bas de l’échelle. Au-dessus de nous se trouvent les éboueurs, et au-dessus d’eux il y a les femmes de ménage.

Mme Fei ventait l’horeca. «Tant qu’il y aura le monde, les gens devront manger et dormir, et ils auront besoin de nous.» Pourtant…

Certains de mes collègues et anciens collègues ont fait des études d’hôtellerie et tourisme, pour décrocher ensuite un boulot qui ne donne pas beaucoup de satisfactions. En Espagne, travailler dans l’horeca est quelque chose de prestigieux, qui te donne de la gueule devant le monde, mais tu gagnes 800 € à temps plein.

Les éboueurs et les femmes de ménage ont au moins l’avantage d’avoir plus de week-ends libres, et moins de travail nocturne.

Les cheminots font la grève, et je me réjouis pour eux, car les travailleurs doivent travailler dignement, et je sais que ces gens-là n’ont pas la vie facile. Par contre, dans l’horeca, il n’y a pas moyen de faire la grève. Les syndicats s’en foutent royalement. Le ministère de la santé reconnaît que le travail nocturne fait partie des «métiers à risque», mais d’autre part, le week-end nous ne recevons même pas de prime de nuit.

Ce n’est pas le fric en soi qui pose problème. Mais plutôt la santé, la vie sociale, la vie familiale. Dans le temps, je voyais l’horreur des prêtres âgés abandonnés dans des homes et la solitude. Aujourd’hui, je regarde mes collègues « aînés », qui auront bientôt cinquante ans, et qui en-dehors du boulot vivent dans la solitude devant la télé et se délectent du maïs éclaté.

Et après nous avoir complètement ignorés, la société nous reproche de ne pas avoir été performants, de ne pas avoir été comme tout le monde…

Je tombe souvent d’une extrême à l’autre. Parfois je me sens très fort. Mais parfois je me sens très faible, physiquement et psychiquement.

Bilan.

Bilan.Il est tellement déprimant de sentir avoir dépassé plus d’un tiers de sa vie, sans avoir réalisé grand’chose.

L’autre jour, en passant dans une librairie, je me suis rappelé le roman Nils Holgersson. Je l’ai lu quand j’ai eu quatre ans. À mes six ans j’ai lu les romans de Jules Verne. J’aurais pu commencer l’école plus tôt. Déjà à mes quatre ans je me sentais frustré de ne pas entrer en première primaire. J’aurais gagné deux ans de la vie.

Avec du recul je me rends compte de l’énorme gaspillage de temps. Bientôt je compte décrocher un diplôme, qui d’ailleurs ne me servira à rien sur le plan professionnel. Pourtant je veux le faire, et pour cela j’en ai chié, des week-ends sans sommeil, chose que je veux éviter à tout prix.

Quand j’avais vingt ans, je trainais avec des amis de quarante, et je les enviais. Aujourd’hui j’approche mes trente ans, et je suis fou de rage. La seule chose que j’ai faite, c’est d’épouser l’homme de ma vie. Le reste reste à faire. C’est pléonastique, mais c’est la vérité.

Défense reportée.

Défense reportée.Les membres de la commission, qui viennent de Paris, ont décidé de reporter la défense de mon mémoire, initialement prévue pour le 22 octobre prochain.

Je m’excuse donc auprès de celles et ceux qui ont libéré cette date dans leur agenda pour y assister. Dès que je connaîtrai la nouvelle date, je vous le dirai en temps utile.

Visite à Paris.

J’essayerai de résumer notre visite à Paris.

1. CalemVisite à Paris.

Nous avons été à la conférence Calem 2010 (Calem.eu). Il y aurait tellement de choses à dire! Au centre gay et lesbien de Paris, ainsi qu’à la maison communale de Paris III, nous avons entendu le témoignage des membres de différentes associations d’Afrique-de-Sud, Algérie, Belgique, France, Liban, Maroc, Palestine, Pays-Bas et Sudan.

Nicolas et moi avons été très impressionnés par l’imam Hendricks, venu avec son assistant d’Afrique-de-Sud. Leur association là-bas (TheInnerCircle.org.za) fait un travail si complexe!

Il y a eu également un imam afro-américain venu des États-Unis, qui nous a parlé de la triple persécution des gays musulmans noirs.

J’ai été très impressionné par encore deux choses: parmi les participation il y avait également une fille trans musulmane, qui est militante dans une association; la conférence a été soutenue activement par une association trans française.

Vu que certaines personnes risquent leur peau dans leurs pays, on ne pouvait pas prendre de photos.

2. Paris et faubourgs
Visite à Paris.Visite à Paris.Visite à Paris.Visite à Paris.Visite à Paris.

Police belge et manifestants.

Police belge et manifestants.Dans ces deux vidéos, regardez ce que la police belge a fait aux manifestants pacifiques:

http://www.youtube.com/watch?v=1qIgF9IVQiI
http://www.youtube.com/watch?v=-IU7PIk6kV4

Entre autres, il y a eu 400 arrestations « préventives » des militants, touristes et autres passants durant la semaine.

Dans les vidéos, regardez comment des flics donnent des coups de pied aux gens. Regardez comment de faux syndicalistes approuvent le geste des flics.

Des gens qui vendraient leurs mères pour une croûte de pain!