J’ai encore été à la foire aux emplois. Et je suis rentré avec de grands espoirs. En gros, il y a de grandes chances que je décroche un emploi, soit sur Liége, soit dans le Brabant. Sur place, j’ai vu beaucoup de recruteuses et recruteurs très attentifs, très gentils, sachant vite apprécier les qualités des postulants.
Non pas que tout ait été rose. Loin de là! Pire encore, j’y ai vu des choses inouïes. Par exemple:
1.
Tout d’abord, à deux voire trois stands de sociétés d’État, les fonctionnaires ne savaient pas trop répondre. Tout se résumait à renvoyer les gens sur les sites web.
Une société d’État distribuait plus de « jouets pour adultes » que de renseignements. Je ne comprends pas comment on peut se permettre de telles choses. On met l’accent sur la forme, et l’on s’en fout du fond.
Avec l’envoyé d’une autre organisation d’État, j’ai eu le dialogue suivant:
– Je ne sais pas… Allez voir sur notre site web.
– J’ai été sur votre site web, mais on n’en dit rien.
– Alors vous pouvez nous téléphoner tous les mardis, entre 14h et 16h.
2.
Avant de prendre la pause de midi, deux fonctionnaires d’une société ont laissé leur jeune collègue s’occuper des candidatures ultérieures. Le gars était très, très assidu à sa tâche, en ajoutant, au bic, les moindres détails, sur les CV qu’il recevait. Lorsque les deux sont rentrés de leur pause de midi, le plus âgé a « trié » les CV à la va-vite, en jetant à la poubelle deux tiers d’entre eux, et ce, au vu de tous.
3.
Les deux agentes RH d’une banque n’ont eu que très peu de postulants jusqu’à 11h. Mais quand même, à 11h, les gens ont commencé à venir; une file s’est formée. À 11h50, elles ont laissé les gens là, elles sont parties toutes les deux pour manger, en laissant les postulants attendre jusqu’à 13h10.
Une autre société, cette fois-ci d’État, a fait la même chose, mais avec une pause de plus d’une heure et demi, et avec moins de postulants.
4.
Il y avait beaucoup de jobs disponibles sur Tongres, Hasselt, Maestricht, également en Allemagne. Comme preuve, donc, que Liége est un peu le nombril du pays.
5.
Parmi les chercheurs d’emploi, il y avait beaucoup de mecs très percés et de femmes voilées. Ma première conclusion est que ces deux catégories rencontrent beaucoup de discrimination à l’embauche. Ma seconde conclusion: les femmes voilées ne se contentent plus de rester à la maison, mais elles se lancent dans le travail extérieur. Toutefois, quasiment tous les mecs aux piercings ont postulé comme machinistes de plusieurs sortes, et toutes les femmes voilées – à une exception près – dans les titres-services. Ma question: est-ce que dans ces deux catégories-là il n’y a vraiment pas de gens plus habiles? Un tchador sur la tête ou un clou dans le nez, est-ce que ça enlève le cerveau ou quoi?
6.
Trois sociétés recevaient les gens debout, au lieu de les inviter à s’asseoir. Après ces longues files d’attentes, le mal de dos dit son mot. Ces gens-là ne peuvent-ils vraiment pas penser aux postulants?
7.
Les gens auprès desquels j’ai postulé ne connaissaient pas vraiment ce que signifie l’horeca. Je ne les blâme pas; ce n’est pas leur faute. C’est la faute à la société, qui cache les vicissitudes des métiers horeca. Mais, voilà, les gens croient savoir de quoi on parle. Ils sont étonnés en me demandant pourquoi je veux changer de métier.
8.
Tout a été mis en place pour les chômeurs; les organisateurs n’ont vraiment pas pensé à des gens comme moi, qui avons déjà un travail à temps plein, mais qui voulons changer de travail. Ah, si! Il y avait le TEC qui pensait à nous. Mais là, on exigeait de nous un certificat de réorientation professionnelle, qu’on aurait dû retirer auprès du Forem.
9.
Plusieurs postulants avaient des CV impeccables. Plus que parfaits. Autrement dit, le job souhaité était mis en titre du CV, et la société pour laquelle ils postulaient avait son logo sur leurs CV, à côté de la photo d’identité. Sauf que les zozos disaient sur leurs CV qu’ils parlaient anglais, mais lors de la vérification par les RH, on a vu le contraire; leurs candidatures ont été refusées.
10.
J’ai vu une affluence de femmes et de gais vers les postes de secrétariat. Et, bien sûr, je n’ai pas pu ne pas remarquer l’élégance des postulants.
no comment untill now