Tout d’abord, une petite anecdote. Dans la première édition du petit missel byzantin édité par le Monastère de Cantauque (aujourd’hui orthodoxe roumaine, anciennement catholique melkite), le calendrier liturgique marquait en seconde position la conversion de saint Paul. La seconde édition dudit livre de messe (image ci-contre) a éliminé la fête de la conversion de saint Paul.
En réalité, cette fête occidentale gêne un peu dans le calendrier byzantin. C’est parce que ce dernier fête aujourd’hui saint Grégoire de Nazianze, et on aurait du mal a combiner ces deux fêtes. Personnellement, je ne vois pas beaucoup de difficultés. En effet, le mois de janvier compte, dans le rite byzantin, les fêtes de ses trois docteurs: Basile (le 1er janvier), Grégoire de Nazianze (le 25) et Jean Chrysostome (le 27). Au onzième siècle, on les a réunis en un seul jour, le 30 janvier, afin d’éjecter la fête de saint Hippolyte. Autrement dit, saint Grégoire de Nazianze ne reste sans fête, même si on lui enlève le 25 janvier pour le donner à saint Paul. De surcroît, le 19 janvier, dans l’usage grec et roumain il y a la translation des reliques de saint Grégoire de Nazianze. Chez les Roumains, il est de coutume de chanter tout l’office de saint Grégoire de Nazianze six jours plus tôt, donc à l’occasion de sa translation (le 19), afin de laisser libre le 25 pour la fête de saint Bretannion de Tomes. Cela veut dire que ce ne serait pas pour la première fois qu’on laisserait libre un jour du calendrier, pour le céder à un saint plus renommé.
Autrement dit, même dans le rite byzantin, on pourrait donner à saint Paul une fête séparée, aujourd’hui, en l’honneur de sa conversion, alors que saint Pierre a déjà une fête séparée, le 16 janvier (voir mon article suivant).
Mais comment créer cet office de la conversion de saint Paul? D’une part, certains usages du rite byzantin connaissent l’anthologe, contenant le commun des saints par catégories (selon le modèle romain). Et là il y a également le commun des apôtres.
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