Horéca - au plus bas.L’autre jour, je lisais dans le Métro qu’en Belgique, les métiers les moins payés étaient ceux de l’horeca. Nous sommes au plus bas de l’échelle. Au-dessus de nous se trouvent les éboueurs, et au-dessus d’eux il y a les femmes de ménage.

Mme Fei ventait l’horeca. «Tant qu’il y aura le monde, les gens devront manger et dormir, et ils auront besoin de nous.» Pourtant…

Certains de mes collègues et anciens collègues ont fait des études d’hôtellerie et tourisme, pour décrocher ensuite un boulot qui ne donne pas beaucoup de satisfactions. En Espagne, travailler dans l’horeca est quelque chose de prestigieux, qui te donne de la gueule devant le monde, mais tu gagnes 800 € à temps plein.

Les éboueurs et les femmes de ménage ont au moins l’avantage d’avoir plus de week-ends libres, et moins de travail nocturne.

Les cheminots font la grève, et je me réjouis pour eux, car les travailleurs doivent travailler dignement, et je sais que ces gens-là n’ont pas la vie facile. Par contre, dans l’horeca, il n’y a pas moyen de faire la grève. Les syndicats s’en foutent royalement. Le ministère de la santé reconnaît que le travail nocturne fait partie des «métiers à risque», mais d’autre part, le week-end nous ne recevons même pas de prime de nuit.

Ce n’est pas le fric en soi qui pose problème. Mais plutôt la santé, la vie sociale, la vie familiale. Dans le temps, je voyais l’horreur des prêtres âgés abandonnés dans des homes et la solitude. Aujourd’hui, je regarde mes collègues « aînés », qui auront bientôt cinquante ans, et qui en-dehors du boulot vivent dans la solitude devant la télé et se délectent du maïs éclaté.

Et après nous avoir complètement ignorés, la société nous reproche de ne pas avoir été performants, de ne pas avoir été comme tout le monde…

Je tombe souvent d’une extrême à l’autre. Parfois je me sens très fort. Mais parfois je me sens très faible, physiquement et psychiquement.

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