Foire du livre 2011.

Foire du livre 2011.L’autre jour nous avons été à la foire du livre à Bruxelles. D’habitude, c’est l’occasion de dépenser 250 € à coup sûr, tous les ans. Mais cette fois-ci on s’est un peu abstenu. Personnellement, j’aurais aimé acheter une masse de livres philosophico-politiques venus du Canada, mais je me suis contenté du rayon aux livres en wallon.

À vrai dire, c’est toujours la même chose. Beaucoup de pépés écrivent leurs souvenirs de guerre. Non pas que j’aie quelque chose contre les personnes âgées. Mais les souvenirs de guerre, ça n’intéresse pas trop notre génération. Pour que les jeunes aient envie de lire en wallon, il faudrait des sujets plus passionnants. Un exemple concret positif pour moi, c’est Chantal Denis. Une écrivaine de wallon. Au fait, la seule écrivaine (femme) de wallon, qui écrit d’autres choses que des poésies. Elle écrit des romans policiers, dont l’action se passe de nos jours. Sauf que là, plus de nonante-cinq pour cent de ses livres se trouvaient seulement dans le catalogue, et pas dans le rayon.

Et même ainsi, les écrivains de wallon finissent pas se lire entre eux. Je ne sais pas s’il y a beaucoup d’autres lecteurs, à part quelques dames au foyer, qui n’ont jamais eu le courage de publier leurs poésies, par peur du machisme.

Toujours à la foire du livre, j’ai trouvé deux livres de philologie romane, qui se voulaient assez exhaustifs, et dont un a été écrit par un professeur namurois. Eh bien, ces livres-là ne mentionnent même pas le wallon! Ils s’intéressent aux dialectes qui forment la catalan, aux dialectes qui forment le romanche, à l’histriote, mais ils ne disent mot de la langue historique du pays où ils vivent!

Est-ce que cette langue resurgira?

Ça dépend comment on s’y prend. Par exemple, on a acheté une anthologie de littérature jamboise. À vrai dire, ces écrivains-là sont si fanatiques dans leur désir d’écrire phonétiquement qu’ils ne sont même pas cohérents avec eux-mêmes. Et avec des fautes grammaticales aussi grandes que la Chine! Ou prenons le Père Guillaume, qui a beaucoup écrit en wallon, mais qui ne nous a laissé aucun texte théologique sérieux; si lui, un Jésuite namurois, n’a pas fait ça, qui d’autre le fera? Si on continue à considérer le wallon comme utile uniquement pour les histoires de guerre et pour rire un peu, forcément, cette langue se perdra. Les autobiographies, ainsi que les poèmes décrivant la pluie, n’intéressent personne.

Mais j’ai l’espoir que le wallon resurgira. Non plus en tant que patois local typique de telle rue de tel village, mais en tant que langue unifiée dans l’orthographe, et qui aura des choses intéressantes à raconter, à la manière du catalan ou du romanche grison.

Septuagésime.

Septuagésime.Plus que neuf semaines jusqu’à Pâques! Autrement dit, deux mois!

Voilà au moins l’une des raisons de la préparation au carême, depuis la septuagésime: savoir qu’on est à deux mois jusqu’à Pâques.